lundi 13 août 2012

Tout va bien

Force est de constater que je n'écris presque plus sur mon blog. Je voulais y mettre plus de nouvelles, laisser plus de traces de cet incroyable miracle que je vis depuis maintenant 28 semaines, mais je ne sais pas trop quoi écrire.

En fait, tout va bien! Tout va merveilleusement bien.

Ce qui m'a le plus surpris, dans mon début de grossesse, c'est la peur au ventre qui est restée longtemps, beaucoup plus longtemps que je l'imaginais. Pendant mes années de galère, je pensais réellement que la journée où j'obtiendrais enfin un test de grossesse positif allait devenir la plus belle journée de ma vie et que tout ce qui allait suivre n'allait être que bonheur absolu. J'ai été surprise que la réalité soit différente.

La journée où j'ai enfin vu deux lignes apparaître sur un foutu test de grossesse a effectivement été la plus belle de ma vie. Mais la suite n'a pas été celle qui j'imaginais. Une peur sourde, insidieuse et froide, s'est tranquillement installée en moi. Pendant de nombreuses semaines, j'ai eu vraiment peur que tout s'arrête, que tout s’effondre. Même lorsque mon hématome sous-chorionique s'est résorbé, même après mes tests pré-nataux de 12 semaines qui étaient beaux, même après l'écho de morphologie à 18s4j qui était parfait.

Au moment des échos ou de mes rendez-vous médicaux - en fait, quand je pouvais voir ou entendre mon bébé, j'étais rassurée pour quelques jours. Mais par la suite, la peur revenait. J'ai trouvé le temps long avant de sentir mon bébé bouger, surtout quand plein de filles autour de moi me disaient "Tu ne le sens pas encore?!?, Moi, j'ai senti mon bébé à ... 16, 18 ou 20 semaines" selon les expériences de chacune. Je n'arrivais pas à me débarrasser de mes craintes, à me projeter dans un avenir à trois. Et je ne comprenais surtout pas pourquoi je réagissais comme ça, après avoir attendu si longtemps ce miracle de la vie, pourquoi je n'arrivais pas à me réjouir complètement.

Et puis, finalement, quelque part sur la Costa del Sol, à 22 semaines et demie, j'ai senti un grand coup. J'ai dit à l'Homme: "Je crois que le bébé vient de bouger!!!". Il s'est tourné vers moi. J'étais alors en maillot de bain deux pièces, en train de me faire dorer la bédaine. Au même moment, il y a eu un autre grand coup qui m'a légèrement déformé le ventre. Nous nous sommes mis à rire tous les deux et j'ai senti un "plop" dans mon coeur. Il n'y avait plus de doute possible: j'étais bel et bien habitée par un petit homme bien vigoureux.

C'est réellement à partir de ce moment que l'expérience de ma grossesse a changé, que j'ai commencé à y croire, que j'ai commencé à me projeter, que j'ai commencé à planifier la venue d'un petit être dans ma vie, dans notre vie. Le fait de le sentir bouger tous les jours m'ancrent dans cette nouvelle réalité et me fait beaucoup de bien.

Depuis ce moment, j'apprécie chaque seconde, chaque instant de ce miracle. Je me rappelle qu'il n'y a pas si longtemps, Dr D. me disait que sans mère porteuse, je n'aurais jamais d'enfant. Et je suis aujourd'hui très précisément à 28 semaines de grossesse.

J'entame donc le dernier trimestre avec le coeur léger. Bien sûr, il y a des insomnies, des migraines difficiles à gérer avec seulement du Tylénol, des brûlements d'estomac, mais si vous saviez combien je m'en fous, combien j'accueille avec joie tous ces petits désagréments. Je les ai tellement, mais tellement attendus, ces petits malaises. Finalement, c'est peut-être pour ça que je n'écris pas souvent. Parce que je me sais dégoulinante de bonheur quand tant de filles restent encore sur le quai.

Alors, pour toutes celles qui continuent à se battre, sachez que je pense à vous et que je continue à prier pour vous.