mercredi 27 avril 2011

Sagesse chinoise

J'avais un rendez-vous avec mon acupunctrice hier soir. Je rencontre d'abord son mari qui pose les questions de base et prend des notes pour sa femme (c'est qu'elle est rendue populaire, depuis son succès avec Céline!). C'est toujours les mêmes questions, souvent les mêmes réponses. Ça ressemble pas mal à un match de ping-pong:
  • Niveau d'énergie: bon
  • Humeur: bonne
  • Digestion: bonne
  • Sommeil: bon
  • Niveau d'anxiété: ...euh...correct (que je réponds avec petit sourire en coin)
Bon, là je traduis, car tout ça se passe en anglais (petite confession: comme la plupart d'entre vous le savez, j'ai malheureusement tendance à prendre l'accent des personnes avec qui je parle. Et bien quand je vais à l'acupuncture, je parle anglais avec un accent chinois. Pfff, je sais, je suis pathétique!)

Retour à mon histoire: je viens d'avouer que je suis un peu (!) stressée. C'est à ce moment que le mari de mon acupunctrice me dit: "vous savez, vous ne pouvez absolument rien contrôler dans toute cette histoire. Aujourd'hui, vous commencez votre 3è FIV. Tout ce que vous devez faire, c'est prendre vos médicaments et venir à l'acupuncture. Entre ça, lisez un bon livre, faites des plans pour vos vacances d'été, pensez à autre chose, c'est le mieux que vous pouvez faire".

Et bien, ça m'en a bouché un coin! Évidemment que je savais déjà tout ça, mais de me l'entendre dire, aussi simplement, j'en ai été tout ébloui. Ah, la sagesse chinoise...

mardi 26 avril 2011

Go les follicules, go!

Enfin, on est le 26 avril et j'ai eu ma première écho ce matin. Tout est beau: mon utérus est bien mince (mais ne me demander pas ce que ça veut dire!!!) et je n'ai pas de kystes. Je peux donc commencer les injections.

Première piqure faite au boulot ce matin. Bon, mettons que ce feeling-là ne me manquait pas vraiment, mais il faut ce qu'il faut...!

Je fais maintenant un appel à tous! Lors de ma première FIV, nous avions parlé de notre processus à plusieurs de nos amis et familles. J'avais demandé à tout le monde de m'envoyer des ondes positives, de prier pour moi, d'allumer des lampions pour que mes follicules répondent bien aux hormones. Résultat: 11 beaux ovules bien dodus. À ma 2è FIV, nous avions décidé de ne pas en parler à personne. Résutlat: 1 seul ovule dodu et 1 tout maigrichon. Conclusion évidente mon cher Watson: j'ai vraiment besoin de vos prières, de vos pensées positives et tout le reste pour aider mes pauvres follicules. Je préfère 100 fois mieux faire un peu d'hyperstimulation, mais d'avoir plein d'embryons que d'en avoir 1 seul au bout de la ligne.

Alors, tout le monde avec moi: go les follicules, go! Un gros merci d'avance pour vos encouragements, je sens que je vais en avoir particulièrement de besoin cette fois-ci.

Prochaine écho.: mardi, le 3 mai prochain. À suivre...

samedi 16 avril 2011

Ça va mieux... mais c'est long!

Plus qu'une semaine de pilules, ensuite ça va débouler... mais que c'est longgggggg, les journées passent à la vitesse d'une tortue!

Enfin, c'est quand même bon signe: d'avoir si hâte de débuter ma 3è FIV montre que le moral va mieux!

C'est grâce à une copine de galère sur un forum FIV que j'ai réalisé que vouloir me protéger ne servait strictement à rien. En effet, même si j'essaie de me faire croire que je suis plus détachée face à cette 3è FIV, mon coeur, lui, est aussi rempli d'espoir que les fois précédentes. En plus, si ça ne marche pas cette fois-ci encore, la douleur, la tristesse et la colère seront toutes aussi difficiles et intenses. Alors, autant plonger à fond dans ce 3è essai et me dire que, cette fois-ci, ça sera mon tour!

Alors, vite, que le 26 avril vienne que je puisse savoir si cette 3è aventure peut enfin débuter...

mercredi 13 avril 2011

Dans ma tête...

Je me sens bizarre, ces temps-ci. J'ai débuté la pilule depuis 2 semaines, ça avance bien, l'action commence bientôt... mais je me sens mitigée!

Lors de mes 2 premières FIV, j'étais enthousiaste, j'avais hâte de débuter les protocoles. Cette fois-ci, je me sens beaucoup plus détachée. Peut-être est-ce parce que je sais plus à quoi m'attendre? Peut-être est-ce parce que j'ai peur d'être encore tellement déçue? En fait, j'ai l'impression que je ne suis pas tout à fait remis de mes 2 dernières expériences.

Avant, ces sentiments mitigés m'auraient épouvanté. Je me serais dit que je n'avais pas le droit d'avoir des pensées négatives, que ces pensées allaient empêcher la prochaine FIV de fonctionner! En fait, on se fait dire tellement de choses quand on essaie d'avoir un bébé et ce type de phrase-là revient tellement souvent: "tu y penses trop, arrête d'y penser et ça va marcher!", "ma voisine/amie de ma mère/3è cousine par la fesse gauche est tombée enceinte quand elle a décidé d'adopter, lâche prise et ça va marcher!". Quelle conclusion pensez-vous qu'on tire de phrases comme celle-là? C'est de ma faute! C'est de ma faute si ça ne marche pas, j'y pense trop, je suis trop négative, je suis trop stressée, je lâche pas assez prise, etc. Sartre disait "L'enfer, c'est les autres", moi je dis "L'enfer, c'est dans ma tête".

C'est vraiment en consultant que j'ai pu constater comme tout cela était malsain. Maintenant, je sais qu'un doute ou qu'une pensée négative ne m'empêchera pas un jour d'être maman... mais si vous saviez tout le parcours que j'ai dû faire pour en arriver là...  L'infertilité, c'est vraiment pas de la tarte.

J'espère quand même retrouver bientôt tout mon enthousiasme et tout mon positivisme, je sais que j'en aurai grand besoin dans les semaines à venir...

dimanche 10 avril 2011

Se reconstruire...

Décembre 2010 : Après mon deuxième échec, je suis complètement vidée. Je suis triste, désespérée, fatiguée et je ne vois pas comment remonter la pente. 

Après mon résultat négatif, je devais retourner travailler une semaine avant mes vacances officielles du temps des fêtes. Je décide d’allonger mon absence au boulot. De toute façon, dans mon état, je risque d’être complètement inutile.

Le temps des fêtes n’a pas été facile. L’Homme et moi avons allégé au maximum les rencontres et les partys. Nous n’avons pas vraiment le cœur à la fête.  

Début janvier 2011 : retour au boulot, on reprend la routine. Ça ne va toujours pas, je suis toujours aussi triste, toujours aussi vidée. Je me dis que ça va finir par passer.

Mi-janvier 2011 : rendez-vous avec Dr. D. Pour la 3è FIV, il me dit : on fera un protocole long, euh non, un court, euh attendez un peu… non, un long. Pour les médocs : gonal-f, euh non menopur, euh non, hum... 

On a vraiment l’impression qu’il ne sait plus trop quel protocole, quel médicament me donner… ! C’est difficile d’avoir confiance dans une telle situation. Je me dis que si on était resté une minute de plus, il aurait eu le temps de changer encore d’avis au moins trois fois. Enfin, qu’est-ce qu’on peut y faire!

On rencontre ensuite l’infirmière pour le calendrier. J’aurais pu débuter dès le mois de mars, mais vu mon état physique et psychologique, je préfère attendre en mai. J’ai vraiment besoin d’une bonne pause.

Une vraie bonne pause implique aussi l’arrêt de tous les traitements complémentaires. Si vous saviez tout ce qui s’offre à la fille en manque de bébés : acupuncture, chiropratique, naturopathie, ostéopathie, maître reiki… Ma foi, je pense que je les ai tous essayés et pas qu’un seul traitement chacun. Vous pouvez donc imaginer l’état de mon agenda et celui de mon portefeuille! Il faut croire que je ne voulais pas avoir de regrets, j’aurai VRAIMENT tout essayé…

Donc, après un automne à courir d’un rendez-vous à l’autre, j’avais besoin d’une pause complète de tout ce qui touche à la PMA. De janvier à avril, je me suis faite opérée pour les yeux, j’ai fait un merveilleux voyage dans le sud avec l’Homme… bref, on a vraiment décroché.

29 mars 2011 : début de mon cycle. Faisant un protocole long à nouveau, je débute la pilule anticonceptionnelle pour 25 jours pour avoir un transfert en mai prochain. Je recommence aussi l’acupuncture. C’est le seul traitement complémentaire que j’ai décidé de garder. Prochain rendez-vous : le 26 avril prochain pour une échographie. Si tout est beau à ce moment-là, je débuterai alors les injections.

Et c’est reparti…

jeudi 7 avril 2011

2è FIV : Début, suite et fin

Cette fois-ci, faisant un protocole court, nous savons que les traitements seront plus rapides. En fait, ce cycle ne sera pas rapide, il sera SUPERSONIQUE !

Première écho: tout est beau, pas de kystes en vue, on commence les injections. Je reprends Gonal-F et Luveris, mais à des doses plus faibles que la première fois. Je fais des injections pendant presqu’une semaine puis re-echo.

Là, déception : j’apprends qu’un follicule s’est développé plus vite que les autres. Puisqu’il est déjà très gros, c’est comme s’il empêchait les autres follicules de se développer. Il est déjà prêt, il faut donc aller le chercher sans attendre.

Je m’injecte le médicament pour déclencher l’ovulation et 36 heures plus tard, c’est la ponction. Bilan : 13 follicules mais seulement 2 matures.

Cette fois-ci, on ne prend pas de chance, on fait l’ICSI sans attendre. Sur les 2 ovules matures, un se transforme en embryon. Encore une fois, nous nous retrouvons avec un seul embryon. Nous ne pourrons pas en congeler et ainsi, augmenter nos chances en ayant plus d'essais. Enfin ! Je me dis, encore une fois, qu'il n'en faut qu'un pour faire un bébé.

Deux jours plus tard, c’est le transfert. Cette fois-ci, j’ai bu beaucoup moins d’eau et c’est vraiment mieux. L’atmosphère est beaucoup plus calme. Aussi, l’acupuncteur a pu nous accompagner à l’hôpital pour le traitement avant et après le transfert, j’ai eu moins d’aller-retour à faire cette journée-là. Tout s'est tellement bien déroulé qu'on y croit déjà! Prise de sang (PDS) pour connaître le résultat prévue le 13 décembre.

Les deux semaines suivantes, je n’ai pris aucune chance, je suis restée allongée la grande partie du temps et je me suis beaucoup reposée. Par contre, cette fois-ci, je n’ai pas résisté : la veille de ma PDS, j’ai fait un test de grossesse. J’étais tellement sure d’être enceinte! Malheureusement, le test s’est avéré négatif, ce qui a été confirmé à la PDS le lendemain. Cette fois-ci, le coup a été beaucoup plus dur : nous sommes complètement anéantis par la nouvelle... 

Il nous faudra beaucoup de temps, surtout à moi, pour nous relever.

mercredi 6 avril 2011

Entre deux…

Septembre 2010 : Notre 1ère FIV n’a pas fonctionné. Nous sommes un peu déçus, bien sûr, mais on se dit que la prochaine fois sera la bonne. Nous retournons voir Dr. D. Il semble plutôt satisfait de ma réponse aux hormones et propose spontanément une prochaine FIV (alors qu’avant l’été, il ne pensait pas que je ne pourrais en faire plus d’une).

Pour la prochaine FIV, je ferai un protocole court (c’est-à-dire que je ne prendrai pas de pilule anticonceptionnelle pendant un mois) avec diminution des doses de médicament. Nous espérons ainsi éviter l'hyperstimulation.

En sortant du bureau du médecin, nous rencontrons l’infirmière pour la préparation du calendrier. Je dois attendre au minimum deux cycles complets avant de recommencer, ce qui nous mène à la fin du mois de novembre. Je devrai alors appeler à la clinique au jour 1 de mon cycle pour prendre rendez-vous.

Honnêtement, je doute. En fait, je n’y crois pas du tout! Il y a tellement de cafouillages et tellement d’histoires de toutes sortes qui circulent depuis la gratuité… Je vais, depuis le début de mon parcours en PMA, sur un forum où je discute avec d’autres filles qui vivent les mêmes choses que moi. Depuis la gratuité, certaines se sont fait annuler leur rendez-vous le jour même. Il y a aussi des rumeurs à l’effet que les quotas de FIV sont remplis pour l’année 2010.  

Toujours est-il que, pour ne pas être déçue, je me dis que ma prochaine FIV ira sûrement en janvier 2011, pas avant.

Les semaines passent tranquillement.

Lorsque mes règles débarquent en novembre, j’appelle la clinique sans vraiment y croire. Je suis RÉELLEMENT étonnée quand on me donne mon rendez-vous pour mon écho sans problème! Je n’ose pas y croire mais pourtant, c’est reparti...

mardi 5 avril 2011

1ère FIV (4 de 4): Le transfert (enfin!)

Août 2010:  Nous devons donc attendre un cycle complet avant de pouvoir faire le transfert d'embryon congelé (TEC). Malgré la nouvelle loi, puisqu'on a payé pour notre cycle en juillet, nous apprenons que nous sommes prioritaire pour faire notre TEC. Yé!

À la mi-août, j'ai mes règles et je débute alors l'Estrace, une hormone à prendre par la bouche (re-yé, pas de piqûre cette fois-ci!) pour faire épaissir mon utérus, question de faire un nid douillet à notre petit brybry congelé. Puisque nous avons un seul embryon au congélo., nous sommes réaliste: il y a peu de chance qu'il survive à la décongélation. Par contre, à cause de la nouvelle loi, nous devons absolument faire notre TEC avant de pouvoir avoir le droit de faire un prochain cycle de FIV. Alors, on y va le tout pour le tout!

Nos vacances d'été sont les deux dernières semaines du mois d'août. Nous espérons donc que mon TEC sera terminé d'ici là. Encore une fois, les choses ne se sont absolument pas déroulées comme nous l'espérions! (non mais, on as-tu appris qu'il ne fallait rien prévoir, rien planifier avec les FIV...)

À chaque écho, mon utérus n'est pas assez épais: augmentez la dose d'Estrace et revenez dans 2 jours. De 2 jours en 2 jours, je prends 6 fois plus d'Estrace qu'au début et nos vacances sont presque terminées. Nous sommes un peu déprimés. Nos vacances, cette année-là, ont été complétement nulles! Nous nous sommes promenés entre la maison et l'hôpital. En plus, nous étions vraiment sûrs que nos vacances avaient été gâchées pour rien, nous étions convaincus que notre brybry ne survivraient pas à la décongélation... Encore une fois, nous nous trompions...

Finalement, mon utérus est prêt et le dernier vendredi de nos vacances, nous recevons l'appel de l'embryologiste: l'embryon a survécu, venez immédiatement à l'hôpital, il vous attend. On est surpris mais, de mon côté, je suis super contente. Je me dis que s'il a survécu, c'est un battant! Il n'en faut qu'un seul pour avoir un bébé, non? Entre deux traitements d'acupuncture, on se rend à l'hôpital. Nous sommes contents, c'est Dr D. en personne qui fera le transfert, pas un résident. On pense que c'est gagnant. Sauf qu'il y a une petite chose à laquelle nous n'avions pas pensé: l'attente à laquelle il nous avait habitué! Ce qu'il faut savoir, c'est que ma vessie doit être pleine pour avoir un transfert idéal. Lors de mon transfert à vide (examen où un médecin "pratique" le transfert pour connaître la grandeur de l'utérus), je n'avais pas la vessie assez pleine et le MD m'avait alors fait peur: ta vessie doit être vraiment pleine, sinon, le transfert risque d'être raté!

J'avais donc bu un gros 2 litres d'eau, super motivée! Par contre, en arrivant à l'hôpital, Dr D. était en retard et j'étais la 4è à passer. Il est finalement arrivé avec 2 heures de retard. Alors que j'avais déjà la vessie prête à exploser à 13h00, je suis finalement passée à 15h40. Je CA-PO-TAIS. J'avais tellement envie que j'en pleurerais. J'ai passé tout ce temps à faire des mini-pipis avec l'infirmière dans le corridor qui me disait: attention, il ne faut pas trop uriner! Quand je suis arrivée sur la table de transfert, j'avais TELLEMENT envie que je pensais mourir. Finalement, on a dû me faire un cathétérisme: ma vessie était TROP pleine pour le transfert! Bordel! J'ai eu des crampes à la vessie pendant 2 jours!

Enfin, avant le transfert, l'embryologiste nous montre notre embryon à l'écran. Après la décongélation, il a continué à se développer et c'est maintenant une petite frambroise qu'on installe confortablement dans mon utérus. Et là, débute deux semaines de repos en attendant le verdict...

Septembre 2010: Je suis bien fière de moi: j'ai réussi à ne pas faire de test de grossesse à la maison en attendant ma prise de sang à l'hôpital. Par contre, le résultat nous déçoit beaucoup: c'est négatif. Je ne suis toujours pas enceinte. Par contre, on se dit que cette première FIV a été l'occasion de faire beaucoup d'apprentissages. Nous savons maintenant un peu mieux à quoi nous attendre mais surtout, que ça ne sert absolument à rien de tenter prévoir ou de contrôler quoique ce soit avec les FIV. De plus, les médecins connaissent maintenant mieux les réactions de mon corps, les bonnes doses de médocs à me donner, etc. Tout à tellement mal été cette fois-ci que, la prochaine fois, ça ne pourra qu'aller mieux!

lundi 4 avril 2011

1ère FIV (3 de 4): La gratuité

Fin juillet 2010: Nous devons attendre un cycle complet avant de pouvoir faire le transfert d'embryon congelé (TEC). Entre temps, plus précisément le 5 août 2010 (date qui restera gravée dans ma mémoire pour plusieurs raisons), la loi concernant la gratuité des FIV passe au Québec.

Dès ce moment, la folie furieuse s'installe dans les cliniques et les hôpitaux qui font de la fertilité. Nous ne sommes plus capable d'obtenir une ligne téléphonique, plus capable d'avoir un rendez-vous, personne ne sait comment sera gérée la liste d'attente et nous ne savons plus si nos rendez-vous tiennent ou non. Bref, débute maintenant une période de stress intense pour nous deux. Eh que j'ai détesté cette loi à ce moment-là!

Aujourd'hui, je suis évidemment très heureuse que cette loi existe. Nous n'avons pas de très gros moyens financiers, jamais nous n'aurions pu aller jusqu'à 3 essais en FIV sans cette loi. De plus, nous nous serions encore plus endettés à chaque essai. Cette loi permet à des couples comme nous d'avoir la chance d'espérer un peu plus longtemps d'avoir un jour un bébé et nous en sommes extrêmement reconnaissants.

Ce que j'ai déploré en août 2010, c'est la façon dont cette loi a été mise sur pied. Les cliniques de fertilité n'étaient visiblement pas prêtes et le fouillis et les cafouillages qui ont suivi l'annonce de la loi ont créé un stress immense pour tous ceux qui étaient alors en traitement. De plus, certaines aberrations nous semblent encore incompréhensibles. Je m'explique...

Plusieurs couples étaient, au moment où la loi a été adoptée, déjà en traitement de FIV, parfois même depuis plusieurs années.  Avant l'adoption de la loi, les cliniques de fertilité pouvaient implanter jusqu'à 2 ou 3 embryons en même temps au moment du transfert. Ainsi, les embryons congelés l'étaient par paquet de 2 ou 3. La nouvelle loi exige maintenant que les cliniques implantent un seul embryon à la fois, question de diminuer les grossesses multiples. Ce que plusieurs personnes déplorent, c'est que cette règle s'applique aussi aux couples qui avaient payé leur FIV avant la loi et qui avaient des embryons congelés en paquet de 2 ou 3. Ainsi, lors d'un transfert d'embryon congelé (TEC), la clinique dégèle le groupe d'embryons et si plusieurs survivent, ils jettent tout bonnement ceux qu'ils ne peuvent implanter. Quand on sait tous les efforts et toute la souffrance que demandent le développement de ces embryons, cette situation nous apparaît comme étant complètement aberrante.

C'était donc mon petit éditorial sur la gratuité des FIV. Encore une fois, je souligne que je suis immensément reconnaissante à cette loi qui me permet aujourd'hui de pouvoir tenter à nouveau une FIV. Je dis simplement que ses débuts un peu boiteux ont causé un stress difficile à expliquer pour ceux qui ne l'ont pas vécu...

dimanche 3 avril 2011

1ère FIV (2 de 4): La ponction, la déception et l'attente...

Juillet 2010: Après 2 semaines de stimulation, c'est enfin le prélèvement!

Malheureusement, le matin du prélèvement, on me confirme que mon taux d'estradiol est dans le plafond et qu'ils annulent mon transfert. Les embryons créés aujourd'hui seront congelés. Je suis triste, mais je ne peux rien y faire. L'Homme va donc faire son don (!!) pendant que j'enfile la toujours magnifique jaquette-bleue-les-fesses-à-l'air de l'hôpital. J'attend mon tour, branchée à mon soluté, quand l'alarme de feu se déclanche: il faut évacuer l'hôpital. Ben là, c'est le boutte du boutte, je peux pas y croire! En plus, je me suis injectée mon médoc qui déclanche l'ovulation il y a 36 heures. On ne peut pas remettre la procédure à plus tard: c'est maintenant ou je perds mes 24 follicules. Finalement, l'alarme arrête et on peut poursuivre. Fiou!

Bilan du prélèvement: 22 follicules dont 11 matures. À l'époque, je ne savais pas trop si c'était bon ou non. Aujourd'hui, je sais que c'est une super récolte. Je retourne au travail le lendemain mais c'est une mauvaise idée. J'ai les ovaires gros comme des pamplemousses et j'ai tellement mal au ventre que je marche pliée en deux comme une p'tite vieille. En plus, je dois caler 2 litres de Gatorade par jour pendant toute la semaine qui suit (il semblerait que ça aide à éviter les complications liées à l'hyperstimulation). Je peux-tu vous dire que je suis pus capable de juste sentir ou voir une bouteille de Gatorade, même un an plus tard!

On reçoit l'appel tant attendu de l'embryologiste et c'est la catastrophe: sur les 11 ovules, on n'a aucune fertilisation. Aucun embryon n'a été conçu. Quand on en parlera à Dr. D. plus tard, il nous dira qu'il n'y a pas d'explication: est-ce les spermato de l'Homme qui n'ont pas ce qu'il faut pour pénétrer l'ovule ou est-ce mes ovules qui ont la coquille trop dure? Mystère! L'embryologiste nous propose de faire l'ICSI d'urgence. Cette méthode consiste à faire pénétrer un spermato de force dans l'ovule à l'aide d'un instrument. On sait déjà que nos chances ne sont pas super bonnes à ce moment-ci. Les ovules et les spermato ont déjà 24 heures de vie à l'extérieur de nos corps. Mais, évidemment, on accepte la proposition.

Ce week-end là, on part en camping. Mauvaise idée encore une fois. J'attends quotidiennement l'appel des embryologistes. Dans le fond du bois, la réception du cellulaire de l'Homme est ordinaire et le fait que l'embryologiste parle très peu anglais et pas du tout français complique chaque discussion. Mais on comprend que sur 11 ovules, l'ICSI a donné 3 embryons dont 2 qui n'ont malheureusement pas survécu aux 24 premières heures.

Nous avons donc un seul embryon qui sera immédiatement congelé en attendant que mon corps se remette de l'hyperstimulation. Commence alors l'attente...

samedi 2 avril 2011

1ère FIV (1 de 4): La stimulation

Mai 2010: Nous venons donc d'apprendre que nous devons passer en fécondation in vitro (FIV) et ce, le plus rapidement possible. Une rencontre d'information et quelques examens complémentaires plus tard, nous sommes prêts à débuter.

Juin 2010: Je débute la pilule anticonceptionnelle. Toujours surprenant de prendre la pilule quand on veut si fort avoir un bébé, mais il faut mettre mes ovaires au repos. J'ai hâte d'entrer pleinement en action, j'ai l'impression que le temps va être long...

Juillet 2010: Comme toujours, le temps passe plus vite qu'on le pense et je débute mes injections. Puisque ma FSH est élevée et qu'on me dit en fin de fertilité, je reçois les doses maximales de Gonal-F et de Luveris, les hormones qui doivent aider mes ovaires à faire des follicules. Comme je suis infirmière, les injections de médicament, c'est de la petite bière pour moi. Mais quand je vois les dilutions à faire et toutes les manipulations entourant les injections, j'ai une pensée pour toutes les filles qui n'y connaissent rien et surtout, pour celles qui craignent en plus les piqûres!

J'ai un petit groupe courriel d'amis proches et de membres de ma famille qui connaissent notre situation à qui je demande de m'envoyer des ondes positives. Et tout le monde d'y aller avec notre cri officiel de ralliement: "go les follicules go, go les follicules go". Ma plus grande crainte est d'arriver à ma première écho et de me faire dire que mon corps ne répond pas aux hormones...

Ce premier examen calme mes craintes: j'ai plusieurs follicules qui se développent. Par contre, selon la prise de sang faite le même matin, mon niveau d'estradiol monte vite. On diminue mes doses de médicament. J'ai quelques échos de suivis et à chaque fois, même histoire. Le matin, on me dit: vous avez beaucoup de beaux follicules, félicitations. L'après-midi, lors de l'appel de l'infirmière, on me dit: votre taux d'estradiol est trop haut, on baisse les médicaments. Je suis allée jusqu'à complètement les arrêter avant que mes follicules soient matures tellement j'avais d'hormones dans le sang.

Je commence vraiment à être mêlée par ces doubles messages. Le matin, à l'écho, tout le monde est content. On va même jusqu'à me dire que j'ai des ovaires d'une fille de 25 ans et on ne comprend pas pourquoi je suis en FIV (jusqu'à ce que je leur dise d'aller voir mon résultat de FSH dans le dossier... là, ils comprennent! N'empêche, le Dr. D nous dira plus tard que ma très bonne réponse aux hormones ne concorde pas avec mon haut taux de FSH. Cela restera un mystère pour l'équipe!) Mais l'après-midi, dès qu'arrive mon taux d'estradiol dans le sang, l'équipe me semble tout à coup inquiète, ce qui m'inquiète d'autant plus, évidemment!

Bref, je suis toute mélangée et je demande à l'Homme de m'accompagner pour ce qui sera ma dernière écho. Le matin, on me dit que j'ai 24 beaux follicules et que mon prélèvement sera dans 2 jours. Encore une fois, toute l'équipe est contente. Naturellement, l'Homme et moi sommes aux anges. Par contre, l'après-midi, on m'annonce que mon taux d'estradiol est tellement haut que je suis probablement en hyperstimulation et qu'il y a de grandes chances que mon transfert soit annulé. Là, je suis dévastée. Et je commence à en avoir assez de ces ups and down, d'avoir d'excellentes nouvelles suivis de nouvelles qui me jettent par terre. Et pourtant, ça ne fait que commencer...!

vendredi 1 avril 2011

Notre histoire (2 de 2): Premiers pas en PMA

Nous avons donc décidé de consulter en fertilité, question d'être rassurés. Nous étions alors convaincus que tout était beau, mais je tenais à recevoir la certitude que tout était OK médicalement parlant. À la veille de mes 35 ans, je ne voulais pas continuer à essayer "pour rien" s'il y avait un problème.

Mars-Avril 2010: Avant même notre premier rendez-vous et tout au long des semaines suivantes, nous avons entrepris un marathon de prises de sang, d'échos, d'hystérosalpingographie, de spermogramme et autres examens de fertilité. Et que je baisse mes culottes devant tout le monde pour moi, et que je fais des visites dans la p'tite salle privée pour l'Homme... ce qu'il ne faut pas faire pour un bébé!

Notre médecin, Dr. D., est endocrinologue. Il ne parle pas beaucoup mais semble savoir où il va. Une visite typique: on reste en moyenne 4 minutes dans son bureau pour 2 heures d'attente: c'est un homme concis et occupé. Au bout de tous nos tests, il nous donne le verdict: tout est beau, rien à dire. Mon Homme jubile: je te l'avait bien dit!

Dr D. nous dit qu'il nous reste un dernier p'tit test, pas grand chose: le test au Clomid. Je prends donc ce médoc pendant 5 jours en début de cycle suivi d'une prise de sang au jour 10. À notre avis, tout va être beau et on va repartir de l'hôpital avec une prescription de Clomid pour favoriser mon ovulation. Houuu, la naïveté des gens qui ignorent ce qui s'en vient...

Mai 2010: retour à l'hôpital pour le résultat. Dr D. me dit d'entrée de jeu: votre FSH est haute. Moi, je souris. Faut savoir que j'ai toujours été première de classe et que les notes élevées, ça me fait toujours plaisir. Faut surtout savoir, qu'à l'époque, on ne connaissait absolument rien côté fertilité. Voyant ma face, il me reprend: non, non, c'est mauvais, très mauvais. Vous êtes en fin de fertilité. Votre FSH est à 14,9 et à 15, on vous dit d'oublier ça, les bébés! Mais comme vous êtes encore jeune et que vous avez une bonne réserve ovarienne, il faut essayer la fécondation in vitro (FIV). C'est votre seule chance. Silence dans le bureau...

À cette époque, on savait qu'il y avait un projet de loi pour instaurer la gratuité des FIV au Québec. Mais Dr D. nous dit: pas le temps d'attendre la gratuité, c'est maintenant ou jamais. Je vous fais un calendrier, allez voir l'infirmière, elle va vous expliquer, merci et bonne fin de journée!

4 minutes plus tard, on est de retour dans la salle d'attente, abasourdis! Nous n'avons pas compris grand chose à ce premier rendez-vous. Il nous faudra des semaines pour tout démêler, tout comprendre le pourquoi et le comment.

Et c'est comme ça, mon p'tit bébé, que nous avons appris que tu viendrais nous rejoindre, non pas par une cigogne, mais bien par un grand coup de pouce de la science!